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E-réputation, cadrage théorique d’un concept complexe et polymorphe

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Entrée écrite par : Benoit Adrien Spéciel


Petit préambule aux conférences du Webinaire 2016

1 – Résumé de la conférence

La notion d’E.-réputation est de plus en plus convoquée par les médias et plus largement le monde de l’entreprise.  À titre d’exemple, les professionnels du tourisme autant que les médecins, les musées et même les universités se soucient de leur E.-réputation. Que la logique soit marchande ou de service public, il y a, selon les acteurs concernés, des craintes, des peurs, des menaces et pour d’autres de vraies promesses de développements économiques, de potentiels d’opportunités marchandes, en particulier pour les agences de nettoyage du web et autres compagnies d’assurances qui proposent de se prémunir contre ce risque. Le développement des réseaux sociaux est étroitement lié à cet enjeu de société. Des communications scientifiques et des colloques récents cherchent à appréhender ce phénomène social. C’est un début. Cette communication se propose de faire un cadrage théorique sur la définition, la perception et l’utilisation récentes de la notion d’E.-réputation. Des notions telles que l’identité (individuelle ou d’une organisation), l’identité numérique, la  perception de soi doivent être interrogées au regard de l’échelle d’observation. Selon que le questionnement se focalise sur du micro, méso ou macro social, la définition de l’E.-réputation peut varier. La notion de frontière, éclairée par les apports de la médiologie peut contribuer à appréhender le phénomène observé par une mise en tension avec les notions d’identités. Une interrogation des paradigmes constructivistes peut participer à mieux définir et donc utiliser les concepts convoqués de façon souvent implicite. Bref, l’idée de cette communication est d’engager une démarche réflexive sur l’utilisation récente et croissante de l’expression E.-réputation pour aboutir à une grille d’analyse et d’interprétation du concept qui dépasse la perspective instrumentale souvent mise en lumière.

 

2 – Quelques questions sur les sujets abordés

Les questions suivantes ont été posées directement à M. Alcantara et voici la retranscription de ses réponses :

Comment expliquez-vous le paradoxe de l’E.-réputation entre les  peurs et les craintes de certains acteurs, et les promesses de développement économique pour d’autres?

C. ALCANTARA : «Au-delà du paradoxe, il y a une réalité tangible différente selon les  acteurs concernés. Pour une organisation, l’E.-réputation peut être un  vrai levier de développement économique grâce à une valorisation de son capital symbolique à savoir, son image, mais cela peut être également une vraie menace, car on ne maitrise pas nécessairement les flux d’information sur le web qui parle de nous en tant qu’organisation. Le flux est alors bien plus horizontal que vertical… C’est en ce sens que cela peut apparaître comme une menace.»

 

Pourriez-vous apporter des précisions sur les aspects micro, méso et macro sociaux de
l’E.-réputation?

C. ALCANTARA : «L’e-réputation, c’est schématiquement les traces numériques visibles sur le web relative à une personne et/ou une organisation. Au niveau micro, on est centré sur l’individu et l’E.-réputation est alors en lien avec son identité. Au niveau méso, l’e-réputation se conçoit au niveau d’une entreprise, d’une organisation et l’enjeu de celle-ci est d’interroger de façon nouvelle les frontières symboliques de l’entreprise, puisque le salarié dans ses traces numériques exprime  une forme de prolongement de l’entreprise… Au niveau macro, l’enjeu de l’e-réputation relève des traces numériques qui alimentent des big data à travers le phénomène social que je nomme la colonisation numérique, imposée par les GAFA et autres acteurs majeurs du web.»

 

En quoi les paradigmes constructivistes permettent de mieux  définir les concepts qui se rapportent à l’E.-réputation?

C. ALCANTARA : Selon moi, la perception de l’E.-réputation s’inscrit pleinement dans un schéma constructiviste, car l’image perçue sur le web à travers le prisme de l’E.-réputation est une construction de l’individu qui reçoit le message.

 

3 – Pour aller plus loin

Voici une suggestion de lecture de la part du conférencier pour effectuer une entrée en matière du sujet abordé :

ALLOING. 2015. Votre entreprise plus nette sur le net.

ALCANTARA ( sous la dir). 2015. E-réputation, regards croisés sur une  notion émergente.

CARDON. 2015. A quoi rêvent les algorithmes.

ORIGGI. 2015. La réputation, qui dit quoi de qui.

 

Coréalisé avec Lara-Catherine Desrochers

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